En général, les bonnes résolutions que je prends à chaque rentrée,
revenant de chez mes parents, consistent à faire la vaisselle après
chaque repas, passer l'aspirateur au moins une fois par semaine, ranger
le studio dès que deux minutes ne suffisent plus à trouver un objet
pervers et caché, ... et ne tiennent pas longtemps.
Bien sûr, ces horribles choses sont nécessaires à une vie normale, et,
lorsque je ne peux plus reculer le moment fatidique, elles n'en sont
que plus longues à accomplir, plus fatiguantes, et le souvenir de ces
heures passées au Grand Ménage me donne encore moins envie de
recommencer - pour si peu de vaisselle...
Et ça se ré-entasse. Il s'agit d'un cercle vicieux. Quelle
consternation, revenant de vacances, à la vue d'un évier rempli
d'assiettes, de casseroles et de verres pas lavés, auxquels la saleté a
eu le temps de se coller pendant deux semaines. Puis, après ces
vaisselles d'une heure, il faut encore ranger.
Après tous ces efforts, la détente ? Mais une bonne douche n'est même
plus envisageable - le ballon d'eau chaude est passé entièrement dans
l'évier, pendant la vaisselle. Il faudra patienter jusqu'au lendemain.
Puis, de temps à autre, une poubelle arrive au point où elle risque le
débordement. Une personne normale la viderait. Mais un étudiant...
surtout un garçon étudiant (moi, par extension)! va remplir sa deuxième
poubelle, jusqu'à débordement des deux.
Là, enfin, résignation et changement de sacs. Cette opération, est,
hélas, fréquente : ne mangeant que des conserves, les boîtes vides
prennent de la place et remplissent très vite lesdites poubelles.
Je n'aime pas non plus faire la lessive. C'est embêtant: il faut
attendre qu'elle se fasse, ensuite il faut penser qu'elle est finie pour
ne pas la laisser dans la machine toute la nuit (j'ai la chance d'avoir
une machine à laver commune dans mon immeuble, je ne suis au moins pas
obligé de surveiller qu'on ne me la vole pas), et ensuite, il faut la
mettre dans le sèche-linge, et attendre encore, et y penser encore, et
après il faut encore plier les vêtements pour les ranger (quand même,
sinon ça devient l'anarchie) ; heureusement que je ne repasse rien.
La "tâche domestique" la moins éprouvante est le réveil, suivi de la
douche et du petit-déjeuner. Et encore... tout dépend de l'heure du
coucher de la veille... souvent tardive.
De plus, l'humeur de la journée est souvent déterminée par le type de
réveil: facile ou difficile, sonnerie, radio ou CD. Hélas, ce réveil est
souvent difficile, et le mode de réveil, est, par obligation - la
chaîne ne fait pas réveil - sonnerie + radio: en effet, sur mon
radio-réveil la radio seule ne me fait aucun effet, et il n'y a pas de
sonnerie sans radio. Donc, une fois que la sonnerie stridente m'a tiré
des bras de Morphée, je commence à distinguer ce qui se passe à la
radio:
publicités, où il est de plus en plus visible que l'on prend les gens pour des débiles;
ou bien animateur bête, mauvais, faussement enjoué déblatérant plus d'inepties à la minute qu'un politicien;
ou encore, musique "branchée": mauvais rap enregistré par des zonards
opportunistes qui ont senti un moyen facile de se faire des sous.
Par bonheur, la mauvaise humeur engendrée par le réveil peut être
compensée par une douche chaude et agréable, puis par le café.
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